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Des données à la maquette «informée»

Les processus d’étude et de réalisation génèrent d’innombrables informations. Mais ces dernières ne constituent une valeur ajoutée que si elles sont gérées intelligemment. Grâce au serveur Profil BIM, développé en collaboration avec l’Institut Digitales Bauen de la FHNW, il devient possible de planifier et de contrôler quelles informations devront être transmises, à quel moment, à qui, ainsi que la qualité requise pour celles-ci.
Johannes Herold
04.10.2022

«Les données sont le nouveau pétrole», entend-on dans le cadre des big data, du machine learning et de l’engouement technologique autour des data science*. Ceci, toutefois, n’est que partiellement exact, car sans contexte, les données n’ont aucune valeur. Ce n’est qu’en les connectant les unes aux autres qu’elles constituent des informations. De même qu’il nous est possible d’enrichir la réalité par adjonction d’informations en ayant recours aux outils adéquats, il nous est possible de le faire également avec une maquette virtuelle. Des éléments 3 D représentent le bâtiment, des informations viennent enrichir la maquette: nous permettons ainsi au «I» d’intégrer le BIM. C’est ainsi qu’une maquette «informée» voit le jour.

* Article paru dans The Economist (2017), «The world’s most valuable resource is no longer oil, but data.»

D’innombrables informations sont rassemblées au cours du processus d’étude et de réalisation. Ces dernières doivent être préparées de manière structurée et être accessibles en fonction des objectifs. Notre expérience pratique est cependant toute autre la plupart du temps: les informations sont enregistrées à différents endroits avec divers programmes et aucune interface n’est définie. L’échange devient alors difficile et la gestion des informations, complexe. Il n’existe, en outre, que très peu de directives et de standards à cet égard. Ce qui nous manque, en un mot: une interface qui rassemble toutes les informations provenant de différents outils, des informations lisibles et faciles à utiliser ainsi que des standards à l’échelle nationale compatibles avec les directives internationales. Une raison de plus pour valoriser les outils numériques.

 

L’utilité des outils numériques

La bonne nouvelle: il existe des outils pour présenter de manière structurée cette multiplicité d’informations. Ils intègrent les standards pertinents, réduisant la complexité des données afin de simplifier l’utilisation. Ainsi, le serveur Profil BIM aide les professionnels à décrire et échanger, de façon précise et cohérente, les données et informations requises pour les projets BIM. Ceci permettant d’éviter les malentendus, la coopération y gagne. S’appuyant sur une banque de données et développé par CRB en collaboration avec l’Institut Digitales Bauen de la FHNW, cet outil peut être utilisé pour toutes les phases de conception et d’exploitation d’un ouvrage, donc tout au long de l’ensemble de son cycle de vie. Dans la mesure où le serveur Profil BIM clarifie la collecte, la qualité des données propres les modèles d’ouvrages s’en trouve améliorée, générant ainsi une valeur ajoutée pour l’exploitation et l’entretien.

La figure illustre les rôles de spécialiste BIM, directeur des travaux et professionnel spécialisé construction en bois, ainsi que les informations nécessaires et les acteurs chargés de les mettre à disposition: le directeur des travaux Reçoit ainsi des extraits de documentation concernant la maçonnerie, les parois et dalles en béton du spécialiste BIM et l’extrait concernant la construction en bois du professionnel spécialisé correspondant. De cette manière, il est clairement défini pour cette activité qui fournit quelles informations et à qui.

L’utilisation pratique

Dans son déroulement normal, le processus de construction connaît différents rôles, phases et situations, dont les parties prenantes déduisent leurs exigences respectives en matière d’information. Il faut donc tenir compte de points de vue très différents. La perspective du maître d’ouvrage est orientée vers les éléments, tandis que pour l’étude et de la réalisation, c’est l’exécution qui importe. Les maîtres d’ouvrage comme les exploitants souhaitent que les éléments de construction soient complets, que le passage de la conception à la réalisation se fasse avec le moins de pertes possible, que les coûts soient compilés et que les classifications soient cohérentes. Ils considèrent le bâtiment comme un produit sur l’ensemble de la durée de son cycle de vie. Il est donc judicieux de commencer par l’exploitation et la chaîne de création de valeur, c’est-à-dire d’inverser le processus de réflexion. On parle souvent de la compétence de mandant, mais de quoi s’agit-il vraiment? Cela signifie que les maîtres d’ouvrage sont en mesure, dès la phase d’étude, de dire de quelles informations ils auront besoin à l’avenir pour l’exploitation ainsi que l’entretien de leur bâtiment et peut-être même pour sa transformation ou sa déconstruction.

Considérons le processus dans l’ordre : exploitation, commande, conception et réalisation. Des paramètres tels que les rôles, les processus, les données et leur qualité doivent être définis pour chacun de ces points. Ces quatre aspects permettent déjà de se rendre compte de la complexité des informations, notamment si l’on tient compte des processus subordonnés, des autres rôles et des différents formats de données.

De quelles informations un ouvrage a-t-il besoin?

Pour garder une vue d’ensemble, il est indispensable de disposer de méthodes et d’outils numériques pour une gestion intelligente et durable des informations et des données. Dans l’idéal, les maîtres d’ouvrage et les exploitants se concentrent au moment de la commande sur des objectifs et des exigences clairs en termes d’informations, de sorte que les concepteurs et les entrepreneurs sachent quelles informations ils devront fournir plus tard. Les développements futurs jouent un rôle important à cet égard? quelle sera l’utilisation du bâtiment dans cinq, dix ou vingt ans? Quelles exigences devra-t-il remplir? Sera-t-il simple de procéder à une  transformation? Sera-t-il possible de «mettre à niveau» les installations du bâtiment?

L’un des défis est de savoir comment les informations issues de l’étude et de la construction peuvent être reprises pour l’exploitation. Quel est le modèle d’information sur les ouvrages idéal et comment le mettre à disposition dans un outil? Voici les cinq phases permettant d’organiser les informations sur le serveur Profil BIM: les exigences en matière d’information sont classées en étapes et les processus requis pour y parvenir sont enregistrés. L’étape suivante décrit en détail les tâches dans les activités et l’attribution des rôles. On détermine ensuite quels éléments de construction (répondant aux caractéristiques requises) sont attribués à ces processus et activités prédéfinis. Les informations saisies sont alors disponibles pour les processus suivants et pour l’export vers des applications tierces, telles que les systèmes PGI et les systèmes d’auteurs.

À la différence de la méthode de travail utilisée jusqu’à présent, qui consistait à recréer, pour chaque projet, d’immenses tableaux Excel, propices aux erreurs, les profils élaborés avec le serveur Profil BIM peuvent être repris ou adaptés pour de nouveaux projets à tout moment.

«Le Serveur Profil BIM
réunit les points de vue du
commettant, du maître
d’ouvrage, des concepteurs
et des entrepreneurs.»

Pasquale Petillo, responsable de la production, CRB

Perspectives

Le serveur Profil BIM offre des possibilités d’intégration dans les systèmes déjà existants des utilisateurs ainsi que dans leurs processus. Les maîtres d’ouvrage, les exploitants et les concepteurs appellent de leurs voeux des interfaces fonctionnant avec leurs propres programmes afin de pouvoir intégrer, traiter et transmettre les données sans pertes.

Aussi le serveur Profil BIM intègre-t-il dans la fonction «Catalogue de données» des formats tels que l’Industry Foundation Classes (IFC), le buildingSMART Data Dictionary (bSDD) avec ses standards internationaux ainsi que différents serveurs à caractéristiques, à savoir, des banques de données à même de gérer les parties d’ouvrages, les éléments et les classes fonctionnelles ainsi que les attributs et caractéristiques correspondants. La transmission se fait sous une forme lisible par les usagers (en PDF) et, pour les systèmes qui génèrent des modèles de l’ouvrage, en format Information Delivery Manual (IDM) ou Information Delivery Specification (IDS, pour la lecture automatisée). À ce stade, il est important de pouvoir garantir une assurance-qualité: les informations spécifiées comme exigences sont comparées aux contenus réels des maquettes virtuelles à l’aide d’une routine de contrôle (vérificateur du modèle).

Avec le serveur Profil BIM, les maîtres d’ouvrage et les exploitants ou les autorités ainsi que les associations professionnelles intéressées peuvent élaborer des profils de modèles. Leurs exigences pour la gestion des informations liées à l’ouvrage sont ainsi standardisées, vérifiées par CRB et à disposition des parties prenantes au projet sous format numérique. En raison de la diversité des processus, il est peu probable que les modèles ou les profils généraux soient suffisants. Aussi tous les utilisateurs ont-ils la possibilté – en fonction de leurs besoins – de créer des profils individuels et de les mettre à disposition de tiers, le cas échéant.

«Seule la collaboration
permet de fournir un travail
vraiment parfait.»

Martin Fischer, Stanford University

Le serveur Profil BIM est continuellement développé: l’accent est mis sur une utilisation encore plus conviviale, l’intégration des dernières versions IFC ainsi que l’implémentation des dernières interfaces IDS et fonctionnalités de contrôle pour l’assurance-qualité.